Le jardin, c’est bien ! Mais un jardin qu’on a moins besoin d’être arrosé, c’est encore mieux !
Alors que l’eau commence à être considérée comme une ressource précieuse sur laquelle la pression est croissante, beaucoup de jardiniers se mettent de plus en plus en quête de plantes résistantes à la sécheresse, ou tout du moins qui nécessitent des arrosages plus modérés. Cette tendance de fond peut être parfois motivée par une envie de réaliser des économies d’eau, parfois par celle de passer moins de temps à l’entretien de son jardin, mais aussi, et de plus en plus souvent, par le constat criant que les périodes de sécheresses sont de plus en plus régulières, et que le jardin doit s’y adapter !
Les méditerranéennes, plantes reines de la résistance à la sécheresse.
Quand on pense aux plantes et fleurs résistantes à la sécheresse, il est naturel de porter notre regard sur le pourtour méditerranéen, et de s’intéresser à cette flore locale qui s’est particulièrement bien adaptée au climat caractérisé par des été chauds et très secs.
Dans la catégorie des arbres, on retrouve le chêne liège ou le chêne kermes, l’olivier ou encore le mimosa, le pin d’Alep ou le pin parasol. Dans la strate arbustive, les rois des sols secs sont les cistes, les genêts, les ceanothes, le laurier, l’oranger du Mexique, le pistachier ou encore l’arbousier. Et dans les plantes encore plus basses, thym, romarin, sauge, fenouil, lavande, euphorbe, lantana, santoline, immortelle ou encore coronille s’adaptent parfaitement sur sol très sec.
Attention néanmoins, qui dit plante méditerranéenne dit parfois plante peu rustique. Selon votre région, l’usage de certaines de ces espèces devra peut-être être limité, ou à minima elles devront être protégées des gelées par un voile d’hivernage.
Les succulentes ou plantes dromadaires ?
Certaines plantes, dont les plantes dites grasses, mais aussi les euphorbes et les cactus, ont développé une stratégie d’adaptation au manque d’eau. Avec leurs feuilles charnues, elles ont la capacité de stocker l’eau et de bien tolérer les périodes de sécheresse. Elles sont idéales en plein soleil, en rocaille, en pot ou dans un coin de jardin sec.
Parmi les plantes grasses, on retrouve les sédums, les pourpiers, les ficoïdes, les joubarbes, les griffes de sorcières, les crassulas ou encore l’aloé. Elles sont toutes les reines des jardins chauds et secs. Par contre, prenez garde à l’hiver, certaines d’entre elles devront être protégées.
Et les autres ?
D’autres plantes, bien qu’il ne s’agisse pas de plantes méditerranéennes, offrent une très belle résistance à la chaleur et s’adaptent très bien en sols secs, au plein soleil, et aux hivers froids.
Certaines fleurs vivaces, comme les hémérocalles, les ails d’ornement ou encore les iris des jardins, s’adaptent très facilement en sols pauvres et secs, et sont très résistantes au froid. Elles ont la particularité de disparaitre aux premières gelées car leur feuillage est caduc, mais de rester en terre sous la forme de bulbes ou de rhizomes pour passer l’hiver.
D’autres fleurs résistantes à la sécheresse, comme les échinops, les pavots de Californie, les ancolies, les roses trémières ou encore les gaillardes se plaisent également en sol sec, et se ressèmeront d’une année sur l’autre.
Quelle stratégie pour maintenir l’humidité du sol ?
Le choix d’espèces résistantes à la sécheresse est important, mais la stratégie portant sur l’optimisation des arrosages et le maintien au maximum de l’humidité du sol est également fondamentale.
Tout d’abord, n’hésitez pas à biner régulièrement votre sol. L’adage dit qu’un binage vaut mieux que deux arrosages ! Concrètement, le binage permet la décompaction de la croute supérieure du sol, facilite la pénétration de l’eau d’arrosage mais aussi limite les remontées capillaires et donc l’évaporation.
Il est également important de rendre ses arrosages plus efficaces pour que chaque goutte d’eau profite directement à la plante. Pour ce faire, bannissez les arrosages par aspersion, particulièrement en pleine journée. Privilégiez les arrosages du soir, ou tôt le matin, au moment où l’évaporation due à la chaleur est faible.
Préférez également un arrosage spécifique au pied des plantes, idéalement dans une cuvette que vous aurez préalablement creusée au pied de chaque plante pour éviter les ruissellements.
Dès que cela est possible, optez idéalement pour l’arrosage au goutte à goutte, ou utilisez des systèmes d’irrigation souterraine sous la forme de jarres microporeuses enterrées qui diffusent l’humidité dans le sol en continu, appelées oyas.
Pour finir, généralisez le paillage efficace de vos massifs ou de votre potager. La mise en place de résidus végétaux sous forme d’une couche épaisse de 3 à 5 cm d’épaisseur apporte le bénéfice de limiter l’évaporation et donc de maintenir plus longtemps l’humidité dans le sol. Il existe différents matériaux de paillage comme la paille, les copeaux de bois, la paillette de chanvre ou encore les cosses de sarrazin ou de cacao. Ils sont très efficaces, aident également à lutter contre les adventices, et, en jouant sur les matières et les couleurs de ces paillis, peuvent apporter une touche esthétique à votre jardin.